Le Metayer
C'est Michel Lemetayer qui a initié, popularisé la prise en charge des jeunes enfants IMC en France.
Il a également instruit et formé les kinésithérapeutes intéressés par cette prise en charge à travers le CDI.
http://www.institutmc.org/index.php?option=com_content&view=article&id=5&Itemid=112
Vojta
Méthode basée sur le développement de l'enfant comparable aux autres sur les bases mais plus pragmatique sur les conclusions.
Excellent site fait par un collectif de kinés en neuropédiatrie
http://posmodev.pagesperso-orange.fr/vojconc.html
Medek
Inventeur Ramon CuevasLa méthode Medek n'a rien d'original.
http://association.pasapasavecvahina.over-blog.com/pages/Questce_que_la_methode_MEDEK-1893008.html
C'est la méthode Lemetayer basée sur le développement psychomoteur de l'enfant
Sauf que Ramon Cuevas se met en scène.
On dirait un numéro d'assiettes chinoises
Cuevas a remplacé les assiettes par des enfants!
Un beau numéro d'autosatisfaction!
http://www.youtube.com/watch?v=9F4n71fLw6Y
Si l'on sort de la démonstration de savoir faire de Ramon Cuevas
Lemetayer Vojta et Medek sont des méthodes basées sur:
- l'examen des réactions motrices de l'enfant
- l'initiation du mouvement par la guidance du kinésithérapeute.
Il n'y a pas d'autre moyens de faire avant 3 ans, mais après, il est impératif de développer chez l'enfant une autonomie dans l'initiation et la répétition du mouvement.
Ce n'est pas la gestuelle ou la technique du kinésithérapeute qui aide l'enfant à utiliser 100% de ses capacités. C'est la relation que le thérapeute noue avec l'enfant et ses parents pour que l'enfant s'empare des détails techniques qu'il pourra incorporer spontanément à sa gestuelle.
1. le kiné doit faire un examen exhaustif des capacités motrices de l'enfant (4 à 5 heures d'examen) pour détecter les points de détails prochainement assimilables. Il ne faut pas se tromper d'objectif, trop simple on ennuie l'enfant, trop dur, on l’écœure.
2. autant l'examen doit être rigoureux, autant les séances doivent être souples pour permettre à l'enfant de s'auto-organiser dans le plaisir.
Si l'on sort de la démonstration de savoir faire de Ramon Cuevas
Lemetayer Vojta et Medek sont des méthodes basées sur:
- l'examen des réactions motrices de l'enfant
- l'initiation du mouvement par la guidance du kinésithérapeute.
Il n'y a pas d'autre moyens de faire avant 3 ans, mais après, il est impératif de développer chez l'enfant une autonomie dans l'initiation et la répétition du mouvement.
Ce n'est pas la gestuelle ou la technique du kinésithérapeute qui aide l'enfant à utiliser 100% de ses capacités. C'est la relation que le thérapeute noue avec l'enfant et ses parents pour que l'enfant s'empare des détails techniques qu'il pourra incorporer spontanément à sa gestuelle.
1. le kiné doit faire un examen exhaustif des capacités motrices de l'enfant (4 à 5 heures d'examen) pour détecter les points de détails prochainement assimilables. Il ne faut pas se tromper d'objectif, trop simple on ennuie l'enfant, trop dur, on l’écœure.
2. autant l'examen doit être rigoureux, autant les séances doivent être souples pour permettre à l'enfant de s'auto-organiser dans le plaisir.
A PROPOS DU PATTERNING
Il fait un bilan des compétences motrices, manuelles, tactiles, visuelles, auditives et de langage. Il établit ensuite un programme de rééducation par séquences de quelques minutes dans chaque compétence.
Les parents recrutent des volontaires bénévoles qui vont se succéder toute la journée pour appliquer le programme. Tous les 6 mois, l'enfant passe un nouveau bilan et les parents achètent le nouveau programme pour les 6 mois à venir.
La peur du procès
C'est une réponse américaine à une situation américaine: les kinésithérapeutes américains sont paralysés par la peur du procès.
Dans le patterning, s'il arrive un accident à l'enfant c'est sous l'autorité et la responsabilité des parents qui ont mal appliqué le programme. Le kiné se contente de voir l'enfant tous les 6 mois pour ajuster le bilan.
Les Américains ne sont pas plus procéduriers que les autres. Mais lorsqu'à la sortie du centre ou de l'hôpital on vous présente la note, la seule façon de payer pour beaucoup est de démontrer que les soins n'ont pas été correctement prodigués.
En France, pour l'instant, nous avons l'ALD "Affection Longue Durée" qui rembourse les soins à 100% (moins 50€ de forfait annuel, première entaille...).
Le patterning présente l'énorme avantage d'avoir été en avance sur le réentrainement à l'effort. Dans les années 70 -80-90 tout effort était banni de la rééducation en neuro centrale (cela était soi-disant préjudiciable). Heureusement que des parents ont voulu lutter contre cette ânerie dogmatique. Néanmoins on peut faire quelques critiques.
Critique rééducative du patterning:
- ignorance du mécanisme d' "habituation".
La répétition de certains influx provoque l'effet recherché inverse. A trop répéter des stimulations nociceptives comme des flashes on inhibe peu à peu le réflexe d'évitement.
-croyance que le mouvement initie l'équilibre.
Ils prennent pour exemple que le bébé marche avant d'avoir l'équilibre unipodal. C'est la marche qui tient le bébé en équilibre. Certes, mais il faut que le bébé ait la possibilité mécanique d'assumer son poids sur chaque jambe. Si le genou plie sous la charge, la marche ne sera pas possible. Il faut donc travailler tous les appuis en statique pour vérifier que le verrouillage mécanique des articulations est possible en charge. Tout le bilan moteur du patterning fait l'impasse sur cette notion d'appui statique.
- croyance que la répétition du mouvement passif fabrique du mouvement automatique.
Tout le monde admet que les phénomènes de surapprentissage (répétition des milliers de fois d'un même mouvement favorise l'automatisme... à condition que ce mouvement soit voulu et conduit par l'intéressé. Il n'a jamais été démontré 5 bénévoles (1 par membre et 1 à la tête) appliquant passivement le mouvement du ramper à un enfant vont lui apprendre le mouvement du ramper. C'est une croyance obscurantiste qui au mieux fait rigoler l'enfant handicapé et qui au pire le contraint inutilement.
Critique sociale du Patterning
Les parents transforment la salle à manger en salle de rééducation, avec toboggan, échelles etc...
Les frères et sœurs vont devoir accepter un déferlement d'étrangers qui se succèdent toutes les heures dans la maison.
En France, la conception est inverse: on fait sortir l'enfant de la maison. On considère que tous les enfants ont droit à une éducation.
On a tissé un réseau de transports ou d'hébergement pour que tous les enfants de France ait le droit à l'école ou au centre de jour adapté à leurs capacités.
Tout enfant a droit à une éducation en rapport avec ses capacités, mais tout enfant a aussi le droit de croiser et grandir avec des enfants de son âge. L'éducation ne se fait pas que par les éducateurs, elle se fait aussi par les relations amicales que l'on noue avec les enfants de son âge.
Critique commerciale du patterning
Dans les années 80, j'ai répondu favorablement à une émission de Pierre Bellemare qui cherchait un kinésithérapeute pour apprendre la méthode Doman. L'association prenait tout en charge mais je devais me consacrer exclusivement ensuite à la pratique Doman. Il ne m'était pas possible d'aller en stage apprendre la méthode pour la pratiquer ensuite dans mon centre.
On n'est pas habitué à une telle transmission du savoir. Habituellement on paye une formation et ensuite on reste libre dans sa pratique. Le Patterning est un mode franchisé de transmission du savoir.
C'est l'inverse de ce que l'on cherche à pratiquer dans ce blog ou l'on considère que le savoir se partage. (Surtout dans un domaine où l'on ne sait pas grand chose).
Actuellement le patterning est largement répandu en France. Le plus souvent ce sont des psychologues qui ont racheté le fond de commerce et les bilans moteurs sont pratiqués par des personnes qui n'ont aucune expérience de la rééducation neuro motrice en dehors du dogme Doman ou des branches dissidentes qui ont fleuri.
Institut Petö
Concept de la "conductive education" élaborée à Budapest en 1945 sur les bases du développement de l'enfant. Les idées d'éducation des enfants avec paralysie cérébrales étaient dans l'air et ont éclos partout après la guerre.http://www.peto.hu/en2/
http://www.asph.be/Documents/analyse-etudes-2013/2013-31-methode-peto-education-conductive.pdf
I. 2. Les méthodes globales fondatrices de la rééducation en neurologie.
Dès la fin des années trente, certains précurseurs, s’appuyant sur le développement psychomoteur de l’enfant, ont commencé à sortir de la mécanothérapie pour une approche plus fonctionnelle de la kinésithérapie dans les lésions neurologiques.
I. 2.1 Kenny et Kabat.
En 1937, une infirmière non accréditée, Elizabeth Kenny (1886-1952) publie en Australie, un ouvrage de rééducation des enfants IMC.[7] En 1940, elle vient travailler aux USA à Minneapolis au moment des grandes épidémies de polio. Elle préconise des bains chauds, des massages, de la mobilisation passive. Elle bannit les corsets et encourage les mouvements actifs. Elle devient célèbre à travers un film : « Sister Kenny ».
Dans les années 40, Herman Kabat médecin physique américain, reprend les travaux d’Elizabeth Kenny et les « Physical Therapists » du centre de Vallejo en Californie, Margareth Knott et Dorothy Voss créent la Proprioceptive Neuromuscular Facilitation (PNF).[8] Beaucoup de kinésithérapeutes français réduisent la méthode Kabat aux diagonales. Il est vrai que la traduction française[9] consacre la quasi-totalité de l’ouvrage aux diagonales alors que les soixante pages consacrées aux étapes du redressement dans l’ouvrage original de Knott et Voss sont résumées en huit pages.
I. 2.2 Brunnstrom et Bobath.
Signe Brunnstrom est une physiothérapeute diplômée en Suède en 1919. Emigrée aux Etats Unis en 1928, elle enseigna à New York et Athènes[10]. Elle est traduite en français par Sultana[11]. Comme la voie pyramidale est classiquement nommée voie de la «motricité volontaire», elle essaie de solliciter les voies réflexes en déclenchant des syncinésies ou des réflexes toniques symétriques et asymétriques du cou (position de l’escrimeur) pour essayer de les faire évoluer vers des mouvements plus organisés.
Bertha Bobath née Busse est professeur de gymnastique en Allemagne dans l'entre-deux guerres. Expatriée en Angleterre à cause de l’antisémitisme, elle y retrouve Karel Bobath immigré comme elle. Ils se marient en 41 au moment où elle entreprend des études de physiothérapeute. Elle se lance alors dans la rééducation des hémiplégiques[12] et des enfants avec paralysie cérébrale. Il y a trois parties dans sa méthode : l’inhibition de la spasticité, l’examen de qualité du mouvement et le recueil des réactions d’équilibre et de protection à la chute. La musculation était fustigée par ses adeptes car elle était censée augmenter la spasticité :
« Il faut donc proscrire de manière ferme et définitive tous les exercices de musculation (…) laisser les haltères et la bicyclette ergonomique. C’est le triste recours du kinésithérapeute débordé (…) L’attitude ambigüe de certains kinésithérapeutes, non rompus aux méthodes neuromusculaires doit être stigmatisée » [13]
L’aspect «thérapeutique» de la méthode à travers la guidance manuelle et les postures d'inhibition, est devenu très populaire: on voulait restaurer le mouvement de qualité caché sous la spasticité. On pensait qu’en inhibant la spasticité des antagonistes on verrait apparaitre la motricité des agonistes. La spasticité était ennemie publique N° 1 et on culpabilisait le patient sur le "bien bouger". On assimilait la « déficience » à un défaut contre lequel il fallait lutter ! (Mais il faudra attendre la fin des années 70 pour que la déficience soit clairement identifiée).[14] Ce discours a repris de la vigueur de nos jours avec l’utilisation du botox. On peut dire que se développe maintenant un « néo-Bobathisme botoxien » qui, prétendant améliorer la fonction lutte en fait contre le symptôme. Malheureusement, on a actuellement tendance à réduire Bobath à l’«inhibition de la spasticité», oubliant le fantastique recueil de mouvements fonctionnels et de « tâches orientées » posturales que la méthode enseignait. La méthode Bobath s’appuyant sur le développement psychomoteur de l’enfant, certains kinésithérapeutes dogmatiques interdisaient même de marcher avant d'avoir passé les étapes précédentes pour ne pas prendre de « mauvaises habitudes ». La fin du 20ème siècle a vu le microcosme « neurokiné » s’opposer dans des guerres picrocholines entre ceux qui utilisaient la motricité résiduelle (Brunstromm) et ceux qui inhibaient la spasticité (Bobath). Ces débats laissaient croire que la kinésithérapie facilite la « récupération » alors que c'est la lésion qui détermine l’étendue des déficiences. (On analysera plus bas toute l’ambiguïté du terme « récupération »). Albert, kinésithérapeute non voyant visionnaire avait tenté un syncrétisme Brunnstrom-Kabat-Bobath et avait décrit un déterminisme lésionnel en classant les récupérations neuronales en trois : atteinte profonde, intermédiaire et fruste.[15]Il recommandait également « le renforcement quantitatif » de certains muscles comme deltoïde et biceps et recommandait même la prise en crochet pour porter les valises. Bobath est allée chercher dans le développement psychomoteur de l’enfant un modèle de reconstruction de la biomécanique humaine auquel se réfère plus ou moins la communauté des kinésithérapeutes rééducateurs « neuro ». Elle a également écrit une méthode de rééducation des enfants IMC.[16].
I. 2.3 Les rééducations des enfants « IMC » (P.C. Paralysie Cérébrale)
Le développement psychomoteur de l’enfant servait d’inspiration aux méthodes globales. Dès la création des méthodes globales, il y eut des tentatives plus ou moins naïves ou dogmatiques d’appliquer aux adultes les rééducations neuro enfant. C’est pourquoi, il nous parait important de détailler maintenant les différentes rééducations des enfants IMC.
Le Patterning est une technique de surstimulation développée par Glen Doman, un kinésithérapeute américain disciple de Temple Fay. [17]Cette méthode, apparue en France au début des années 80, s’est développée auprès des familles d’enfants IMC. Malgré certaines outrances béhavioristes, elle a été une des premières méthodes à soutenir que le réentrainement à l’effort ne renforçait pas la spasticité. Mais c’était surtout une réponse américaine à un modèle social de la Santé qui nous est étranger ou qui nous paraît pour le moins étrange. La seule solution pour un Américain non assuré de financer ses soins, c’était de faire un procès qui prouvera que les soins n’ont pas été prodigués convenablement. Les kinésithérapeutes américains paralysés par la peur du procès ne faisaient travailler les enfants IMC que couchés ou assis. Les enfants IMC élevés en jardin d’enfants faisaient plus de progrès que les enfants suivis par des «Physical Therapists»[18] . Doman pour ne pas risquer de procès, se contente de vendre ses bilans et fait faire la rééducation intensive par les parents qui recrutent eux-mêmes un réseau de voisins. Si un accident survient, les parents ne se font pas un procès.
En France, depuis les années 70, sous l’impulsion de Lemetayer, l’« Institut de Motricité Cérébrale » développe avec l’APETREIMC l’enseignement des Niveaux d’Evolution Motrice (NEM) à travers une formation spéciale pour les kinésithérapeutes. Les NEM ont 52 items, chacun représentant une séquence du développement psychomoteur de l’enfant. [19]. En 1988, le Gross Motor 88 porte le nombre de séquences du développement psychomoteur à 88 et il est validé. [20] Mais surtout, l’évaluation du mouvement est ramenée à 4 niveaux: «zéro, ébauche, partiellement, totalement» alors que l’échelle Lemetayer avec 5 niveaux de cotation paraît moins fiable.
I. 2.4. Début des rééducations «cognitives»
A partir des années quatre-vingt, le neuropsychiatre Carlo Perfetti, développe en Italie une méthode popularisée sous le nom d’« exercices thérapeutiques cognitifs».[21] Perfetti attache énormément d'importance à l'action du thérapeute dans la récupération "qui est interprétée comme étroitement liée à l'activation d'une série de processus cognitifs conditionnant la qualité de la récupération" (Perfetti, 2001). Mais lorsque le patient ne peut mouvoir sa main, c’est le kinésithérapeute qui la soutient et l’oriente sur des surfaces différentes que le patient doit reconnaitre, comme si le schème afférentiel était séparé du schème efférentiel et les muscles fixateurs et directeurs séparés de l’intention. Tout comme Bobath, Perfetti n'attache aucune importance à l'intensité du mouvement, tout est basé sur la qualité. Mais contrairement à Bobath, Perfetti occulte la main d’appui et le pied d’appui et consacre l’essentiel de ses exercices au développement de la chaîne ouverte. Si Perfetti a introduit la dimension cognitive dans le discours de la rééducation motrice, il l’a fait de façon artificielle, à travers une pratique coupée de l’application fonctionnelle et des transferts d’acquis qui commençaient pourtant à émerger à cette époque.
Avec le développement de l’IRM, les sciences cognitives prennent un nouvel essor mais il est nécessaire que les cliniciens continuent d’apporter leurs expériences car la réalité clinique reste souvent surprenante par rapport à la réalité IRM.
(source : https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/I.%20Histoire)
Evolution récente de la rééducation neurologique (voir blog : https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/I.%20Histoire)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire