C’est la quantité de pas qui améliore la qualité et non l’inverse comme on le disait autrefois « Appliquez-vous à marcher, il vaut mieux en faire peu mais bien » !
Auto-organiser, c’est créer à partir de l’existant. C’est une action résolument positive qui évoque le moyen de s’adapter en créant du neuf et en ce sens le système est perfectible. On peut dire que la personne compense ses déficiences par l’auto-organisation de ses capacités motrices. L’entrainement des fibres musculaires innervées avait un effet limité. En revanche par l’intensité et la quantité des exercices, le patient auto-organise de nouveaux circuits qu’il n’aurait pas inventé s’il était resté dans la lenteur de la correction interne.
On lui demande également d’aller le plus vite possible sans se mettre en danger.
La recherche de vitesse auto-organise sa motricité dans une recherche de meilleur rendement. Au fur et à mesure que le marcheur lent (< 3 km/h) améliore sa vitesse, il améliore aussi son périmètre. Autrement dit, plus il va vite, plus il va loin. C’est l’inverse d’un marcheur standard qui, s’il veut aller loin ralentit son allure. Ce qui est un argument pour défendre l’idée que c’est la recherche de vitesse qui améliore le rendement (donc « la qualité de marche »)du marcheur lent.([4] Laurent, F. (2013). Hémiplégies séquellaires: rééducation à la marche ou entraînement à la marche?. Kinesitherapie, la revue, 134(13), 52-53.)
Texte ci-dessus en vert concernant que les avc ?
Pour les personnes en fauteuil : marche dans les parallèles si c’est possible
Pour les personnes avec 2 cannes marches avant arrière et latérales (en espace protégé)
Pour les personnes avec 1 canne : marches avant, arrière et latérales sans canne
Pour les personnes sans canne : marches arrière et latérales et croisées sans canne et découverte de la course au tapis roulant et sur terrain plat.
Les exercices de périmètres sont faits à l’intérieur jusqu’à 100 mètres, puis à partir de 100 mètres, nous emmenons les patients dehors pour étirer le périmètre jusqu’à 1 km ou pendant 30’ pour ceux qui marchent à moins de 2 km/h.
Marches performantes120 m extérieur au harnais tenu pour favoriser l’amélioration de la vitesse sans peur de la chute, on place d’abord le harnais aux épaules et l’on tient entre les omoplates. Puis on descend le harnais à la taille ne laissant qu’une ceinture qui libère ainsi le tronc de l’appui sur le kiné.
source : https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/III.4.3%20La%20Marche%3A%20%20Apprentissage%20Global%20par%20Auto-organisation
Découverte de la marche dans la "cage qui libère"
La cage qui libère est un espace très simple à réaliser. http://neurokinesitherapie.blogspot.com/2015/03/la-cage-qui-libere.html
Il met la personne en sécurité et lui permet de découvrir par elle-même des capacités physiques qu'elle ne s'autorisait pas à explorer.
Accroché à un élastique sur poulie d'alpiniste, il utilise toutes les ressources de la cage, espaliers latéraux et aux extrémités, échelle horizontale pour avancer par des prises en pronation et appui de l'avant bras.
Voir AMM: https://imc-kinesi.blogspot.com/2019/04/amenagement-materiel-du-milieu-amm.html
Même si les preuves manquent également pour l’efficacité des étirements [2] nous cherchons néanmoins à contenir leurs déformations orthopédiques en leur apprenant à se suspendre à une échelle oblique dont on relève progressivement la pente. Nous appliquons le programme décrit dans le chapitre précédent, en insistant sur la capacité à se tenir debout à l’espalier en moulant les mains sur la barre. En jouant sur l’aménagement matériel du milieu, quatre de nos patients quadriparétiques qui n’avaient jamais marché de leur vie, ont découvert la marche à plus de vingt-cinq ans, dans des barres parallèles spéciales.
Comme ils n’avaient pas la possibilité de se tenir à des barres parallèles à cause de l’absence de prise grip, nous avons fichés des barreaux perpendiculaires afin qu’ils puissent se tracter en prise grasp. Ainsi, ils ont pu accéder pour la première fois de leur vie à une marche autonome en milieu aménagé.
Marche dans les barres perpendiculaires avec appui axillaire
L'idéal , c'est d'avoir un espace qui permet de s'adapter aux possibilités de la personne.Les barres perpendiculaires à l'avant bras permettent à ceux qui sont en pronation de se tracter par les mains. Les barres axillaires permettent de soutenir et guider le tronc. Le tout permet un déplacemententre la marche et le ramper oblique. Même s'il ne débouche pas sur un gain fonctionnel, il permet un réentranement cardio respiratoire intense en sollicitant les quatre membres et le tronc.
(Ce qui n'est pas si fréquent dans la vie d'un quadriparétique en fauteui roulant électrique.Voir AMM: https://imc-kinesi.blogspot.com/2019/04/amenagement-materiel-du-milieu-amm.html
Ce type de marche performante ne débouche pas forcément sur une marche fonctionnelle mais elle remplit son rôle prophylactique d'entrainement à l'effort en travaillant les quatre membres et le tronc en extension.
Marche sous le chariot roulant
Voir AMM: https://imc-kinesi.blogspot.com/2019/04/amenagement-materiel-du-milieu-amm.html
Debout Araignée
Avec un harnais accroché verticalement à un élastique, et deux élingues transversales, mode sécurité acrobates, la personne peut s'entrainer à se relever et à tenir debout sans danger, mais avec une grosse dépense énergétique.
Voir AMM: https://imc-kinesi.blogspot.com/2019/04/amenagement-materiel-du-milieu-amm.html
Marche footing
Certaines personnes IMC diplégiques se déplaçant avec cannes peuvent se déplacer un ou deux mètres sans cannes à l'intérieur de l'appartement.
Si on renforce l'appui sur main (appui facial pour se protéger le visage en cas de chute)
on peut les entraîner à étirer ce périmètre sans canne.
Le plus simple est de bricoler un harnais pour les rassurer et leur augmenter progressivement le nombre de pas sans canne. La personne arrive parfois à se déplacer 5 mètres, 10 mètres, 20 mètres, 100 mètres etc.
Certains arrivent à force d'entraînement à parcourir 1 km sans halte en terrain plat et sans harnais.
C'est une sorte de footing.
Ca n'améliore en rien leur marche fonctionnelle en ville qui reste avec canne.
Mais ça fait toujours plaisir de pouvoir le faire et c'est un bon entraînement.
Surtout ça développe chez eux la dissociation des ceintures du tronc en chaîne ouverte, qui n'existe pas dans la marche quadrupédique avec les cannes.
Si le patient se déplace habituellement avec une canne, on l'entraîne aussi à marcher sans canne dans un endroit protégé: parallèles de 2 mètres, ou de 5 mètres suivant les capacités pour essayer d'étirer son périmètre performant sans appui des mains.
Ceux qui parviennent à faire 100 mètres à l'intérieur sans canne, sont entraînés au parc.
Nous pensons qu'il n'y a pas de meilleur exercice d'équilibre, de proprioception d'exercices pour les jambes et le tronc que cette marche sans canne.
La course
Pourquoi courir? Parce que le patient en a envie, si ça lui fait plaisir, c' est une raison suffisante!
Pourquoi lui interdirait-on ce plaisir?
Les kiné entraîneurs croient au principe d'auto-organisation. Plus on s'entraîne à marcher, plus on va vite. Plus on va vite, plus les synergies s'affinent. La vitesse est le signe que le patient a progressé dans ses synergies automatiques. Sinon, il n'accélère pas.
Lorsque le signe est gênant au point de ralentir la marche ou d'en compromettre la sécurité on cherche à y pallier:
Tapis roulant pour la vitesse
L’outil Tapis Roulant pour accélérer la phase oscillante.
Ce n'est pas de la marche:
- les mains sont fermées sur des prises fixes, il n'ya pas de risque de chuter lourdement en avant sur le sol,
- on n'avance pas c'est le sol qui recule. On ne propulse pas son bassin en avant d'un pied postérieur.
C'est intéressant pour accélérer le temps pendulaire, pour accélérer le pas à la limite de la chute, voire découvrir la course pour prévenir les chutes. Pour cela, il faut mettre un filet de transfert qui permet de s'asseoir si l'on va trop vite. Lorsque le patient marche à moins de 5 km/h sur le sol, il parvient souvent à approcher le double au tapis roulant. A partir de 7 km/h on voit souvent les patients retrouver l'impulsion de la course.
On ne marche pas sur un tapis roulant on avance les pieds. Le pied d’appui ne propulse pas le bassin en avant, il recule tout seul. Le membre arrière a un temps limité pour revenir devant. C’est donc l’instrument idéal pour accélérer la phase oscillante.
J’ai constaté que les patients qui marchent à moins de 4 km/h sur le sol peuvent doubler leur vitesse de marche au tapis roulant. Je me sers donc de cette « règle » comme effet pygmalion pour leur faire accepter que j’accélère le tapis au-delà de ce qu’ils croient possible.
Pour les patients qui marchent à plus de 4 km/h de moyenne au kilomètre, j’ai protocolisé une recherche de course au tapis. Je place les patients à califourchon sur un filet de transferts suspendu. Je lance le tapis à leur vitesse de marche au sol soit 4 km/h. On attend 20 secondes pour que le tapis soit à pleine puissance, puis j’accélère progressivement jusqu’au « décollage »autour de 7,5 km/h. Ça leur fait peur, on va un peu au-delà de ce qu’ils auraient souhaité mais il y a le filet qu’on leur a fait expérimenter au préalable. Puis, on fait des séries de 20, 30 ou 50 pas gauche (40, 60 ou 100 pas en tout, suivant leur entrainement à l’épreuve de puissance cardiaque). On commence à compter les pas au bout de 20 secondes, voire 25 secondes si la vitesse est à 13. (C’est tapis dépendant, il faut laisser au tapis le temps d’arriver à sa pleine vitesse). Avec cette technique, on arrive à accélérer leurs phases oscillantes et à redécouvrir la course au tapis. Course qu’ils tentent ensuite d’incorporer à leur marche au km.
https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/III.4.3%20La%20Marche%3A%20%20Apprentissage%20Global%20par%20Auto-organisation
Evolution d'un marcheur quadriparétique sur 4 ans
A 14 ans, découverte de la course
La force est mesurée par rapport au poids ( en marron ci-dessous ). La progression de la croissance est mesurée sur plusieurs segments du corps (histogrammes jaunes). http://neurokinesitherapie.blogspot.com/2008/06/amplitudes-articulaires.htmlarticulaires.htmlarticulaires.htmlsitherapie.blogspot.com/2008/06/amplitudes-articulaires.html)
Chaque année, les progrès segmentaires sont de 1 à 2% (en jaune). Les gain de positions (en noir) sont également de 1 à 2 % par an soit un gain de 5 à 10 positions par an sur un total de 505). Le gain de marche (en bleu) est le plus spectaculaire puisqu'il est passé de 750 m en 12' à plus d'un km soit 5 km/h (allure d'un piéton).
Cette marche est digitigrade mais l'enfant en charge unipodale a une flexion dorsale de 25° sur chaque pied. C'est le cas typique où le kiné choisit de ne pas faire opérer car la rétraction est active. Allonger le muscle pour "poser" le pied à plat, ne donnera pas une marche "normale". Cela risque au contraire de l’empêcher de courir.
On remarque que le Gross Motor a stagné de 11 à 13 ans alors que le Pos et le Seg continuaient de marquer l'évolution.
Ce qui montre bien qu'il est nécessaire d'avoir un répertoire exhaustifs de sous tâches afin de pouvoir mesurer la moindre évolution.
MARCHE SECURISEE. Footing
La marche footing n'apporte pas de gain fonctionnel en terme de déplacement. Mais la marche footing est de loin le meilleur exercice de prophylaxie locomotrice:- appui sur les membres inférieurs
- avancée des membres inférieurs
- recherche de prises manuelles,
- travail du tronc lors des retournements
- entraînement cardio respiratoire.
Il n'est pas nécessaire d'investir dans un appareil coûteux pour permettre aux personnes de marcher en décharge:
une simple corde avec une poulie en rail offre la sécurité nécessaire pour entraîner quelqu'un qui n'a jamais marché de sa vie une demi-heure hebdomadaire. Après un an, il est capable de marcher 12 m en 6 minutes en faisant seul les demi tours.
Il y a une esthétique IMC, aucun écarteur landais ne renierait la position de retournement ci dessous!
Les 3 marches
La Marche de l'infirme moteur cérébral enfant adulte - Jean Claude Bernard - Springer 2006 - p. 301986: Range Silver Garza décrivent :
- Jump Knee
- Crouch Knee
- Stiff Knee
Miller Puis Roda et Graham 2001 2004 ont proposé
- True equinus "double faucheur": cheville en flexion plantaire, genou en extension
- Jump gait: (doubles steppeurs) pied en flexion plantaire excessive, hanche genou en flexion pendant toute la phase oscillante et pendant la phase précoce d'appui et ne vont jamais jusqu'à l'extension. On peut contester l'appellation "jump gait". Cela n'a rien d'une marche sautillante. Jamais le patient ne saute, il y a toujours un point d'appui au sol. Point de temps de suspension. C'est plutôt une "collapse gait" un effondrement du bassin à chaque pas antérieur à cause du défaut de longueur du membre par la flexion de genou. La personne doit alors dans le temps suivant compenser par une extension active (incomplète) pour remonter le bassin.
- Apparent equinus (la même avec cheville normale)
- Crouch gait: ("marche accroupie") cheville en flexion dorsale pendant tout l'appui et genou et hanche flex pendant l'appui.
http://indigo.blackweb.co.nz/Portals/111/Images/Cerebral%20palsy%20foot.pdf
Ces dénominations sont intéressantes pour se comprendre entre confrères. Ces marches sont des réponses à leurs déficiences. Mais on n'a aucun moyen de les modifier.
Mieux vaut essayer de développer le périmètre et la vitesse et encadrer les déformations par des attelles, des postures et des exercices de renforcements segmentaires.
Attention aux ardeurs correctives de certains chirurgiens et des laboratoires de marches qui par leur vision très mécano-réductrice proposent d' "améliorer" telle ou telle phase de marche!
Le projet reste l’amélioration de la fonction Marche ou si la marche n'est pas fonctionnelle on cherche à améliorer la performance marche par prophylaxie.
La fonction ou la performance de marche passe par la mesure du périmètre autonome et de la vitesse. Les autres critères sont trop subjectifs pour conditionner un geste opératoire.
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