Intensivité / Intensité
- partager les mêmes exercices en groupe : permet ne pas considérer son invalidité (ou sa nature physique) comme exceptionnelle et à part, et mérite un traitement à part, ça ne veut pas dire le dénigrer, ou dénigrer la spécificité.
- échapper à la dualité (duel)
La séance individuelle est souvent désignée comme la séance de qualité par opposition à la séance de groupe souvent montrée comme des séances mercantiles.
1°) Permet des séances de deux heures nécessaires pour traiter l’ensemble des incapacités des personnes cérébro-lésées - au lieu de prendre un patient pendant une demi-heure (insuffisant en neuro centrale ou tout va lentement).
Le groupe de 4 permet des séances de deux heures.
2°) Le groupe renforce les modes d’apprentissage par imitation.
3°) permet de relativiser les échecs individuels.
4°) Il permet aussi les rencontres et les échanges entre patients souvent isolés chez eux le reste de la semaine.Permet donc les transferts d'acquis du mouvement appris.
Le point de vue du kiné :
J’ai travaillé en rééducation neurologique en court séjour à l’hôpital, en moyen séjour en centre et en libéral. Dans ces trois modes d’exercice j’ai toujours manqué de temps pour faire à chacun la rééducation qui conviendrait.
Mon choix n’a jamais été de faire l’impasse sur des patients pour mieux répondre à certains. A l’hôpital comme en centre, j’ai tenté de répondre à toutes les demandes. J’ai dépassé parfois les 35 actes par jour en 8 heures. Soit beaucoup plus qu’en libéral en 10 heures et demi quotidiennes.
A l’hôpital, comme en centre, il semble nécessaire, afin de favoriser l’apprentissage, de faire des séances collectives qui assureraient un tronc commun d’exercices rééducatifs ou prophylactiques nécessaires. On peut ensuite compléter par des exercices spécifiques en séances individuelles.
Le point de vue du patient :
Les patients ont la conviction que la rééducation doit leur enseigner le « mouvement correct ». Le kinésithérapeute est ce « professeur de gymnastique médicale » qui va répondre à cette demande. Ce type de séance répond à cette attente du patient. C'est la "gymnastique suédoise" de Pehr Henrik Ling [1] adaptée à la Neurologie. L'attention est focalisée sur le mouvement déficitaire. On est dans la morphocinésie ; on s'applique à corriger la forme sans la fonction.
L’idéal serait d’avoir des groupes de niveau, mais la pratique libérale et les emplois du temps des patients et des transporteurs ne permettent pas de faire des groupes homogènes. Il a donc fallu construire deux types de groupes : ceux qui marchent et ceux qui sont en fauteuil.
Chacun des deux groupes suit la même progression, c’est le rythme de la séance qui change. Mais on peut avoir dans le même groupe des personnes avec des atteintes pyramidales, extra-pyramidales ou ataxiques. Chronologiquement nous avions commencé par des séances de groupe avec les extra-pyramidaux et les ataxiques car la présence des hémiplégiques cassait le rythme de la séance au moment où l’on arrive à la position 4 pattes.
Puis, à cause des contraintes d’horaires et de pluridisciplinarité, nous avons été forcés d’y intégrer des hémiplégiques. Nous avons alors façonné la séance pour que tous les exercices effectués intègrent, « incorporent » le membre supérieur déficitaire habituellement délaissée à la posture travaillée. Selon les exercices, il faut adapter l’espace pour que le groupe puisse faire le même type d’exercice au même moment.
Pour aller plus loin sur l'Aménagement du milieu :
https://neurorehabilitationposturosegmentaire.blogspot.com/search/label/II.3%20Fondements%20th%C3%A9oriques%20de%20la%20Neuro-Rehabilitation
[1] Ling PH, Rothstein H, Roth M. The gymnastic free exercises of PH Ling. 1853
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